Extrait de l’interview parue le 29 septembre 94 dans La Marne
Pierre Vassiliu le chanteur de Gouvernes
Le vedettariat n’avait pas de prise sur celui qui est resté un homme simple et qui vient de s’éteindre ce dimanche. « Qui c’est celui là ? » Un homme bien…
Pierre a toujours fait partie du paysage des chanteurs français à succès. Nous avions eu la chance de le rencontrer le 23 septembre 1994 lors d’un tour de chant à Lagny, une ville qu’il connaissait bien pour avoir habité 10 ans à Gouvernes juste à côté. L’interview (la toute première des 350 nous concernant) avait été un véritable régal à la sortie du spectacle. En voici quelques extraits en hommage à ce chanteur que nous aimions beaucoup.
Pourquoi cette rareté alors que votre public est toujours aussi demandeur ?
Mais ce n’est pas de la rareté. C’est parce que l’on ne passe pas toujours à Lagny.(Rire) La rareté vient de la presse, des médias, la télévision. mais moi, ce que je préfère avant tout, c’est de faire la route, d’être sur une scène, de rencontrer des chouettes musiciens pour se faire la belle vie quoi.
Mais n’est-il pas devenu rare et dangereux d’éviter soigneusement de faire la retape dans les émissions de télé ?
On a fait une télé avant de faire le Bataclan mais le son de la coda était horrible. C’tait tellement mauvais en direct que cela m’a dégoûté une fois de plus. Alors vous savez, éviter ce massacre c’est un choix, c’est vrai.
Retour gagnant au Bataclan mais pourriez-vous décrire le clan Vassiliu ?
La moindre des choses c’est de s’entourer de bons copains qui sont des bons musiciens. Et cela a toujours été mon principe. Il y a beaucoup de très bons musiciens mais qui ne deviendront jamais de bons copains. Des gens qui ont la grosse tête qui ne sont pas faciles ou radins. J’adore tout partager. C’est presque une vie familiale. Je suis fier de jouer avec eux.
On sent chez vous un désir de vivre pleinement votre vie. est-ce pour cette raison que vous croquez à tous les genres de musique ?
Si j’avais continué à faire des chansons drôles comme à une certaine époque où j’étais seul avec ma guitare, je serais rentré dans le système qui n’est plus valable de nos jours. Et pourtant on vit une époque difficile. On a besoin de gens qui s’amusent, qui déconnent en racontant des histoires. On a maintenant l’impression que l’on aime vivre dans le morose.
Brassens, Bobby Lapointe… la lignée des grands s’éteint doucement. Vous sentez-vous l’âme de celui qui ravivra la flamme ?
J’aimerais bien mais je ne le sens pas. Je pense que je me suis trouvé une place. J’étais un peu à part mais en même temps je ne représente que moi. J’ai sûrement subi des influences. Quand je fais des interprétations, c’est souvent délibéré comme la chanson “qui c’est celui là ?” qui est une chanson brésilienne. La musique est faite pour cela. La musique est l’un des seuls véhicules avec lequel on puisse se rencontrer.
Quels souvenirs gardez-vous de la Seine-et-Marne ?
J’ai habité pendant 10 ans à Gouvernes, près de Lagny. C’est un bon souvenir comme celui de la première émission Pollen de Jean-Louis Foulquier qui s’est passée à la maison. Il y avait jean Yanne, Jacques Martin, Reggiani. Après, j’ai reçu Stan Getz. C’était un endroit qui vivait avec de bonnes bouffes, des discussions jusqu’à l’aube. En fin de compte, j’ai beaucoup à apprendre des gens et j’aimais partir me balader à Chanteloup, Bussy. C’était encore la campagne comme je l’aime.
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